La valorisation des bio-déchets est un défi majeur pour toutes les grandes villes de la planète. En effet les déchets organiques peuvent se transformer en de vraies matières premières pour les besoins de l’homme dans son quotidien. Petit focus sur la manière de valoriser des déchets organiques, particulièrement dans la production d’énergie renouvelable.
Le principe de la méthanisation
Il existe deux manières de valoriser les déchets organiques : le compostage qui se fait en aérobie et la méthanisation qui s’opère en anaérobie. L’un tout comme l’autre repose sur la dégradation naturelle par le moyen d’organismes et de micro-organismes des déchets. La méthanisation, particulièrement, permet de générer une énergie renouvelable appelée biogaz qui peut être par la suite transformée en électricité, en chaleur ou en carburant pour voiture. Toutes les matières organiques peuvent être décomposées et générer du biogaz, cependant leur potentiel méthanogène varie d’une matière à l’autre. Comme le montre le site www.cvegroup.com, tout ce qui est déchet organique provenant de l’agriculture, de l’élevage, de l’industrie, de la municipalité et de la maison est utilisable, ainsi que tout ce qui est effluent liquide, comme les eaux résiduaires, les lisiers, les boues d’épuration…Le principe de la méthanisation est assez simple. En effet, ces déchets sont stockés dans un digesteur hermétique, dans lequel ils subissent l’action de bactéries anaérobiques. Ils font alors l'objet d'une hydrolyse (simplification des composés organiques), d'une acidogénèse (transformation en acide gras volatile), d'une acétogénèse (transformation en acide acétique) et enfin de la méthanogénèse (transformation en méthane et en gaz carbonique). Il en résulte un digestat qui est un produit humide très riche en matière organique, et du biogaz, un mélange gazeux de méthane, de gaz carbonique et de gaz rares.
Les atouts de la méthanisation
La méthanisation présente de nombreux avantages d’ordre énergétique et environnemental. Sa fonction première est de produire du biogaz, qui est composé de 55 à 75% de méthane et de 25 à 45% de CO2 selon la nature des déchets. En utilisant un moteur de cogénération, cette énergie peut offrir près de 40% de chaleur renouvelable et de 40% d’électricité renouvelable. L’épuration du biogaz permet entre autre d’obtenir du biométhane qui peut servir de carburant ou être injecté dans le réseau de gaz. D’un point de vue écologique, la méthanisation est un acteur majeur dans la diminution des émissions de gaz à effet de serre, notamment en proposant une meilleure assimilation de l’azote. Elle permet également de réduire de manière significative l’emploi des engrais chimiques par l’utilisation du digestat, qui est un produit à haute valeur agronomique. Mais de manière générale, la méthanisation propose une gestion durable des déchets organiques, et permet de supprimer au moins localement les problèmes de stockage des matières putrescibles. Elle présente aussi des atouts économiques non négligeables dans le contexte d’accroissement du prix de l’énergie fossile.
Les inconvénients de la méthanisation
Il faut tout de même considérer certains points avant de se lancer dans la méthanisation. L’assurance d’avoir des déchets entrants toujours disponibles et dans la durée fait partie des grands défis de cette filière. Il faut également penser à pouvoir éliminer ou stocker les déchets non organiques qui ne peuvent pas être méthanisés. De ce point de vue, la méthanisation ne peut encore remplacer l’incinération, car elle n’arrive pas à traiter certains matériaux inertes qui peuvent même dérègler le procédé. Compte tenu des limites technologiques de la valorisation énergétique en France, le biogaz ne peut être utilisé que sur son site de production ou en local. Même si le biogaz tout comme le digestat propose une réelle substitution énergétique, la technologie demande encore des progrès pour être tout à fait efficace. Le CVE ou Cap Vert Energie fait partie des groupes qui travaillent beaucoup dans ce sens.